Clément de Rome
HOMÉLIE CLEMENTINE



Titre 5



Titre 5
SOMMAIRE
LIVRE AUDIO
CHAPITRE I : LA DOCTRINE DE LA RÉSERVE
Sachant, mon frère, ton désir ardent après ce qui est à notre avantage à tous, je te prie et t'implore de ne communiquer à aucun des païens les livres de mes prédications que je t'ai envoyés, ni à aucun de notre propre tribu avant le procès ; mais si quelqu'un a été prouvé et jugé digne, alors de les lui confier, selon la manière dont Moïse a livré ses livres aux Soixante-Dix qui lui ont succédé à sa chaire. C'est pourquoi le fruit de cette prudence apparaît jusqu'à présent. Car ses compatriotes conservent partout la même règle de monarchie et de politique, ne pouvant en aucune façon penser autrement, ni être écartés du chemin des Écritures qui leur sont si familières. Car, selon la règle qui leur a été donnée, ils s'efforcent de corriger les discordances des Écritures, si quelqu'un, ne connaissant pas les traditions, est confondu par les diverses déclarations des prophètes. C'est pourquoi ils ne chargent personne d'enseigner, à moins qu'il n'ait d'abord appris comment les Écritures doivent être utilisées. Et ainsi ils ont parmi eux un seul Dieu, une seule loi, une seule espérance.
CHAPITRE II : DÉFORMATION DE LA DOCTRINE DE PIERRE
Pour que la même chose arrive à ceux d'entre nous comme à ces soixante-dix, donnez à nos frères les livres de mes prédications, avec le même mystère d'initiation, afin qu'ils endoctrinent ceux qui veulent participer à l'enseignement ; car s'il n'en est pas ainsi, notre parole de vérité sera déchirée en de nombreuses opinions. Et cela, je le sais, non pas comme étant un prophète, mais comme ayant déjà vu le début de ce mal même. En effet, certains parmi les païens ont rejeté ma prédication légale, s'attachant à certaines prédications anarchiques et insignifiantes de l'homme qui est mon ennemi. Et ces choses, certains ont tenté, de mon vivant, de transformer mes paroles par certaines interprétations diverses, afin de dissoudre la loi ; comme si j'étais moi-même d'un tel esprit, mais que je ne l'ai pas proclamé librement, ce que Dieu interdit ! Car une telle chose devait agir en opposition à la loi de Dieu qui a été dite par Moïse, et à laquelle notre Seigneur a rendu témoignage en ce qui concerne sa perpétuation éternelle ; car c'est ainsi qu'il a parlé : "Les cieux et la terre passeront, mais il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul titre." Et il a dit cela pour que tout s'accomplisse. Mais ces hommes, professant, je ne sais comment, de connaître mon esprit, entreprennent d'expliquer mes paroles, qu'ils ont entendues de moi, plus intelligemment que moi qui les ai prononcées, en disant à leurs catéchumènes que c'est là mon sens, auquel en effet je n'ai jamais pensé. Mais si, de mon vivant, ils osent ainsi me dénaturer, combien plus ceux qui viendront après moi oseront le faire !
CHAPITRE II: INITIATION
C'est pourquoi, afin que rien de tel n'arrive, je vous ai prié et supplié de ne pas communiquer les livres de ma prédication que je vous ai envoyés à quiconque, de notre propre nation ou d'une autre nation, avant le procès ; mais si quelqu'un, après avoir été mis à l'épreuve, a été jugé digne, alors de les lui remettre, selon l'initiation de Moïse, par laquelle il a remis ses livres aux soixante-dix qui ont succédé à sa chaire ; afin qu'ils gardent la foi, et qu'ils délivrent partout la règle de la vérité, en expliquant toutes choses selon notre tradition ; de peur qu'étant eux-mêmes entraînés par l'ignorance, entraînés dans l'erreur par des conjectures selon leur esprit, ils n'entraînent les autres dans la même fosse de destruction. Maintenant, les choses qui m'ont paru bonnes, je vous les ai assez montrées ; et ce qui vous paraît bon, vous le faites, mon seigneur, de façon convenable. Adieu.
CHAPITRE IV : UNE ADJONCTION CONCERNANT LES DESTINATAIRES DU LIVRE
1. Jacques, ayant lu l'épître, fit appeler les anciens, et, après leur avoir lu, leur dit "Notre Pierre nous a strictement et sèchement chargé, en ce qui concerne l'établissement de la vérité, de ne pas communiquer les livres de ses prédications, qui nous ont été envoyés, à qui que ce soit au hasard, mais à quelqu'un qui soit bon et religieux, et qui veuille enseigner, et qui soit circoncis et fidèle. Et tout cela ne doit pas lui être confié d'un seul coup, afin que, s'il est jugé peu judicieux dans le premier, les autres ne lui soient pas confiés. Qu'il soit donc prouvé qu'il n'a pas moins de six ans. Et ensuite, selon l'initiation de Moïse, celui qui doit remettre les livres devra l'amener à un fleuve ou à une fontaine, qui est une eau vive, où a lieu la régénération des justes, et le faire non pas jurer - car cela n'est pas licite - mais se tenir au bord de l'eau et adjurer, comme nous-mêmes, lorsque nous avons été régénérés, avons été amenés à le faire pour ne pas pécher.
2. "Et qu'il dise : Je prends à témoin le ciel, la terre, l'eau, dans lesquels toutes choses sont comprises, et en plus de tout cela, cet air aussi qui imprègne toutes choses, et sans lequel je ne peux respirer, que je serai toujours obéissant à celui qui me donne les livres des prédications ; et ces mêmes livres qu'il pourra me donner, je ne les communiquerai à personne de quelque manière que ce soit, ni en les écrivant, ni en les donnant par écrit, ni en les donnant à un écrivain, soit moi-même, soit un autre, ni par toute autre initiation, ni par un truc ou une méthode, ni en les gardant négligemment, ni en les plaçant devant quelqu'un, ni en lui donnant la permission de les voir, ni en les communiquant à un autre de quelque manière que ce soit ; à moins que je n'en juge un digne, comme j'ai moi-même été jugé, ou même plus, et cela après une période de probation d'au moins six ans ; mais à un religieux et un bon, choisi pour enseigner, comme je les ai reçus, je les engagerai, en faisant ces choses aussi selon la volonté de mon évêque.
3. "Mais autrement, s'il était mon fils ou mon frère, ou mon ami, ou s'il m'appartenait de quelque manière que ce soit par parenté, s'il est indigne, je ne lui accorderai pas la faveur, comme il n'y a pas lieu de le faire ; et je ne serai ni effrayé par un complot ni apaisé par des dons. Mais si jamais il me semble que les livres des prédications qui m'ont été données ne sont pas vrais, je ne les communiquerai pas ainsi, mais je les rendrai. Et quand je partirai à l'étranger, je les emporterai avec moi, quel que soit celui que je possède. Mais si je n'ai pas l'intention de les emporter avec moi, je ne les laisserai pas dans ma maison, mais je les déposerai chez mon évêque, en ayant la même foi et en partant des mêmes personnes que moi. Mais s'il m'arrive d'être malade et d'attendre la mort, et si je suis sans enfant, j'agirai de la même manière. Mais si je meurs en ayant un fils qui n'est pas digne, ou pas encore capable, j'agirai de la même manière. Car je les déposerai auprès de mon évêque, afin que si mon fils, lorsqu'il sera grand, est digne de la confiance, il les lui donne comme legs de son père, selon les termes de cet engagement.
4. "Et pour que je fasse ainsi, j'appelle de nouveau à témoigner le ciel, la terre, l'eau, dans lesquels toutes choses sont enveloppées, et en plus de tout cela, l'air qui pénètre tout, sans lequel je ne peux pas respirer, que je serai toujours obéissant à celui qui me donne ces livres des prédications, et que j'observerai en toutes choses comme je me suis engagé, ou même quelque chose de plus. A moi donc, en gardant cette alliance, il y aura une part avec les saints ; mais à moi, faisant tout ce qui est contraire à ce que j'ai promis, que l'univers me soit hostile, ainsi que l'éther qui pénètre tout, et le Dieu qui est au-dessus de tout, à qui nul n'est supérieur, qu'aucun n'est plus grand. Mais si je venais à reconnaître un autre Dieu, je jure maintenant par lui aussi, qu'il soit ou non, que je ne ferai pas autrement. Et en plus de toutes ces choses, si je mens, je serai maudit vivant et mourant, et je serai puni d'un châtiment éternel.
"Et après cela, qu'il partage le pain et le sel avec celui qui les lui donne."
CHAPITRE V : L'AJOURNEMENT ACCEPTÉ
James ayant ainsi parlé, les anciens étaient dans une agonie de terreur. C'est pourquoi Jacques, constatant qu'ils étaient très effrayés, dit "Écoutez-moi, frères et compagnons de service. Si nous donnons les livres à tous sans discernement, et qu'ils soient corrompus par des hommes audacieux, ou pervertis par des interprétations, comme vous avez entendu que certains l'ont déjà fait, il restera même pour ceux qui cherchent vraiment la vérité, à toujours errer dans l'erreur. C'est pourquoi il vaut mieux qu'ils soient avec nous, et que nous les communiquions avec tout le soin mentionné ci-dessus à ceux qui veulent vivre pieusement, et sauver les autres. Mais si quelqu'un, après avoir pris cette adjonction, agit autrement, il encourra, avec raison, un châtiment éternel. Car pourquoi celui qui est la cause de la destruction des autres ne serait-il pas lui-même détruit ?" Les anciens, satisfaits des sentiments de Jacques, s'exclamèrent donc : "Béni soit celui qui, prévoyant toutes choses, t'a gracieusement nommé évêque ;" et quand ils eurent dit cela, nous nous sommes tous levés et avons prié le Père et Dieu de tous, à qui soit la gloire éternelle. Amen.
ÉPÎTRE DE CLÉMENT À JAMES
Clément à Jacques, le seigneur et l'évêque des évêques, qui gouverne Jérusalem, la sainte église des Hébreux, et les églises partout excellentes fondées par la providence de Dieu, avec les anciens et les diacres, et le reste des frères, la paix soit toujours.
CHAPITRE I: LE MARTYRE DE PETER
Que vous sachiez, mon Seigneur, que Simon, qui, à cause de la vraie foi et du fondement le plus sûr de sa doctrine, a été mis à part pour être le fondement de l'Église, et qu'à cette fin il a été par Jésus lui-même, de sa bouche véridique, appelé Pierre, les prémices de notre Seigneur, le premier des apôtres ; à qui le Père a révélé le Fils le premier ; que le Christ, à juste titre, a béni ; les appelés, les élus et les associés à table et dans les voyages du Christ ; le disciple excellent et approuvé, qui, comme le plus apte de tous, a reçu l'ordre d'éclairer la partie la plus sombre du monde, à savoir l'Occident, et a été mis en mesure de l'accomplir, - et dans quelle mesure j'allonge mon discours, ne voulant pas indiquer ce qui est triste, ce que je dois pourtant vous dire, bien qu'à contrecœur, ...] Lui-même, en raison de son immense amour pour les hommes, étant venu jusqu'à Rome, témoignant clairement et publiquement, en opposition au méchant qui lui résistait, qu'il y aura un bon Roi sur le monde entier, tout en sauvant les hommes par sa doctrine inspirée de Dieu, lui-même, par la violence, a échangé cette existence présente contre la vie.
CHAPITRE II: ORDINATION DE CLEMENT
Mais à ce moment-là, alors qu'il était sur le point de mourir, les frères étant réunis, il a soudain saisi ma main, et s'est levé, et a dit en présence de l'église : "Écoutez-moi, frères et compagnons de service. Puisque, comme m'a enseigné le Seigneur et Maître Jésus-Christ, dont je suis l'apôtre, le jour de ma mort approche, je mets la main sur ce Clément en tant qu'évêque ; et je lui confie ma chaire de discours, même à celui qui a voyagé avec moi du début à la fin, et a ainsi entendu toutes mes homélies - qui, en un mot, ayant eu part à toutes mes épreuves, a été trouvé solide dans la foi ; que j'ai trouvé, par-dessus tout, pieux, philanthropique, pur, savant, chaste, bon, droit, au grand cœur, et qui s'efforce généreusement de supporter l'ingratitude de certains catéchumènes. C'est pourquoi je lui communique le pouvoir de lier et de délier, afin que tout ce qu'il ordonnera sur la terre soit décrété dans les cieux. Car il liera ce qui doit être lié et déliera ce qui doit être délié, comme il connaît le rôle de l'Église. C'est pourquoi écoutez-le, car il sait que celui qui afflige le président de la vérité pèche contre le Christ et offense le Père de tous. C'est pourquoi il ne vivra pas ; et c'est pourquoi celui qui préside doit tenir la place d'un médecin, et non pas chérir la rage d'une bête irrationnelle".
CHAPITRE III: NOLO EPISCOPARI
Alors qu'il parlait ainsi, je me suis agenouillé et je l'ai supplié, déclinant l'honneur et l'autorité de la présidence. Mais il a répondu : "Sur cette question, ne me demandez pas ; car il m'a semblé bon qu'il en soit ainsi, et d'autant plus si vous la refusez. Car cette chaire n'a pas besoin d'un homme présomptueux, ambitieux de l'occuper, mais d'un homme pieux dans sa conduite et profondément habile dans la parole de Dieu. Mais montrez-moi un homme meilleur que vous, qui a voyagé davantage avec moi, qui a écouté davantage mes discours, qui a mieux appris les règlements de l'Église, et je ne vous forcerai pas à faire le bien contre votre volonté. Mais il ne sera pas en ton pouvoir de me montrer ton supérieur ; car tu es le premier fruit de choix des multitudes sauvées par mon intermédiaire. Cependant, considérez ceci plus loin, que si vous n'entreprenez pas l'administration de l'Église, par crainte du danger du péché, vous pouvez être sûr que vous péchez davantage, quand vous avez en votre pouvoir d'aider les pieux, qui sont, pour ainsi dire, en mer et en danger, et que vous ne le ferez pas, en pourvoyant seulement à votre propre intérêt, et non à l'avantage commun de tous. Mais vous comprenez bien qu'il vous incombe à tous d'affronter le danger, alors que je ne cesse de vous demander l'aide de tous. Plus vite donc vous y consentirez, plus vite vous me soulagerez de l'angoisse.
CHAPITRE IV: LA RÉCOMPENSE DE LA RÉCOMPENSE
"Mais moi aussi, Clément, je connais les peines et les angoisses, les dangers et les reproches qui t'ont été adressés par des foules sans instruction, et que tu pourras supporter noblement, en attendant la grande récompense de la patience que Dieu t'accorde. Mais considérez aussi cela avec équité avec moi : Quand le Christ a-t-il besoin de votre aide ? Maintenant, quand le méchant a juré de faire la guerre à son épouse, ou dans le temps à venir, quand il régnera victorieux, n'ayant plus besoin d'aide ? N'est-il pas évident, pour quiconque a le moindrement de compréhension, que c'est maintenant ? C'est pourquoi, en toute bonne volonté, hâtez-vous, à l'heure où il est nécessaire de combattre aux côtés de ce bon roi, dont le caractère est de donner de grandes récompenses après la victoire. Prenez donc volontiers cette surveillance ; et d'autant plus en temps voulu, parce que vous avez appris de moi l'administration de l'Église, pour la sécurité des frères qui se sont réfugiés chez nous.
CHAPITRE V: UNE CHARGE
"Cependant, je souhaite, en présence de tous, vous rappeler, pour le bien de tous, les choses qui appartiennent à l'administration. Il vous appartient, en vivant sans reproche, avec le plus grand sérieux de vous débarrasser de tous les soucis de la vie, n'étant ni caution, ni avocat, ni impliqué dans aucune autre affaire laïque. Car le Christ ne veut vous nommer ni juge, ni arbitre dans les affaires, ni négociateur des affaires séculières de la vie présente, de peur que, étant confiné aux soucis actuels des hommes, vous n'ayez le loisir par la parole de la vérité de séparer le bien parmi les hommes du mal. Mais que les disciples s'acquittent de ces fonctions les uns envers les autres, et ne vous retirez pas des discours qui peuvent sauver. Car, de même qu'il est mauvais pour vous d'entreprendre des soins séculiers et d'omettre de faire ce qui vous a été ordonné, de même c'est un péché pour tout laïc, s'ils ne se soutiennent pas les uns les autres, même dans les nécessités séculières. Et si tous ne comprennent pas qu'il faut prendre soin de ce que vous devez faire, qu'ils l'apprennent des diacres, afin que vous ayez toujours le soin de l'Église, tant pour bien l'administrer que pour prononcer les paroles de la vérité.
CHAPITRE VI: LE DEVOIR D'UN ÉVÊQUE
"Maintenant, si vous étiez occupé par des soucis séculiers, vous devriez vous tromper vous-même et tromper vos auditeurs. Si, du fait de votre occupation, vous ne pouvez pas indiquer les choses qui sont avantageuses, vous devriez être punis, comme n'ayant pas enseigné ce qui était profitable, et eux, n'ayant pas appris, devraient périr par ignorance. C'est pourquoi vous les présidez sans occupation, afin d'envoyer de temps en temps les paroles qui peuvent les sauver. Qu'ils vous écoutent donc, sachant que tout ce que l'ambassadeur de la vérité liera sur la terre est aussi lié dans le ciel, et que ce qu'il libérera est délié. Mais vous lierez ce qui doit être lié, et vous délierez ce qui doit être délié. Et voici, entre autres choses, ce qui vous concerne en tant que président.
CHAPITRE VII: LES DEVOIRS DES PRESBYTRES
"Et en ce qui concerne les presbytres, prenez ces instructions. Par-dessus tout, qu'ils se joignent aux jeunes couples dans le mariage, en anticipant l'enchevêtrement des convoitises de la jeunesse. Mais qu'ils ne négligent pas non plus le mariage de ceux qui sont déjà âgés, car la convoitise est vigoureuse même chez certains vieillards. Que la fornication ne trouve donc pas sa place parmi vous, et ne vous apporte pas une peste très grave, prenez des précautions et cherchez, de peur qu'à tout moment le feu de l'adultère ne s'allume secrètement parmi vous. Car l'adultère est une chose très terrible, au point qu'il occupe la seconde place dans la punition, la première étant attribuée à ceux qui sont dans l'erreur, même s'ils sont chastes. C'est pourquoi, en tant qu'anciens de l'Église, vous exercez l'épouse du Christ à la chasteté (par épouse, j'entends le corps de l'Église) ; car si elle est appréhendée comme chaste par son Époux royal, elle obtiendra le plus grand honneur ; et vous, en tant qu'invités du mariage, vous recevrez une grande louange. Mais si elle est surprise en train de pécher, elle sera elle-même chassée ; et vous serez punis si, à un moment quelconque, son péché a été commis par votre négligence.
CHAPITRE VIII: "FAIRE DU BIEN À TOUS ?"
"C'est pourquoi, par-dessus tout, prenez garde à la chasteté, car la fornication a été marquée comme une chose amère dans l'estimation de Dieu. Mais il existe de nombreuses formes de fornication, comme Clément lui-même vous l'expliquera. La première est l'adultère, selon lequel un homme ne doit pas jouir seul de sa propre femme, ou une femme ne doit pas jouir seule de son propre mari. Si quelqu'un est chaste, il peut aussi être philanthrope, ce qui lui vaudra une miséricorde éternelle. Car de même que l'adultère est un grand mal, de même la philanthropie est le plus grand bien. C'est pourquoi, aimez tous vos frères d'un regard grave et compatissant, faites aux orphelins la part des parents, aux veuves celle des maris, assurez leur subsistance en toute bienveillance, organisez pour ceux qui sont dans la fleur de l'âge et pour ceux qui n'ont pas de profession, les mariages, les moyens de subsistance nécessaires par le travail, donnez du travail à l'artisan et l'aumône à l'incapable.
CHAPITRE IX: "QUE L'AMOUR FRATERNEL CONTINUE".
"Mais je sais que vous ferez ces choses si vous fixez l'amour dans vos esprits ; et pour son entrée il n'y a qu'un seul moyen convenable, à savoir, le partage commun de la nourriture. Veillez donc à être fréquemment les hôtes les uns des autres, selon vos possibilités, afin de ne pas en manquer. Car c'est la cause du bien, et le bien du salut. C'est pourquoi vous présentez tous vos provisions en commun à tous vos frères en Dieu, sachant qu'en donnant des choses temporelles, vous recevrez des choses éternelles. A plus forte raison, nourrissez les affamés, donnez à boire aux assoiffés, et des vêtements aux nus ; visitez les malades ; montrez-vous à ceux qui sont en prison, aidez-les comme vous le pouvez, et recevez des étrangers dans vos maisons avec empressement. Cependant, pour ne pas parler en détail, la philanthropie vous apprendra à faire tout ce qui est bon, comme la misanthropie suggère de faire du mal à ceux qui ne seront pas sauvés.
CHAPITRE X: "TOUT CE QUI EST HONNÊTE".
"Que les frères qui ont des causes à régler ne soient pas jugés par les autorités séculières ; mais qu'ils soient réconciliés par les anciens de l'église, en leur obéissant volontiers. Fuyez aussi l'avarice, dans la mesure où elle peut, sous prétexte de gain temporel, vous priver de bénédictions éternelles. Gardez soigneusement vos équilibres, vos mesures, vos poids, et les objets appartenant à votre circulation, juste. Soyez fidèle à vos convictions. De plus, vous persévérerez à faire ces choses, et des choses semblables à celles-ci, jusqu'à la fin, si vous avez dans vos coeurs un souvenir inaltérable du jugement qui vient de Dieu. Car qui pécherait, persuadé qu'à la fin de la vie il y a un jugement fixé du Dieu juste, qui n'est bon que maintenant, afin que les bons jouissent à l'avenir de bénédictions éternelles indicibles ; mais les pécheurs étant trouvés comme mauvais, ils obtiendront une éternité de punition indicible. Et, en effet, il serait raisonnable de douter que ces choses soient ainsi, si ce n'est que le Prophète de la vérité a dit et juré qu'il en serait ainsi.
CHAPITRE XI: DES DOUTES À SATISFAIRE
"C'est pourquoi, étant disciples du vrai Prophète, mettant de côté la double mentalité, d'où vient la malfaisance, entreprennent avec empressement le bien. Mais si l'un d'entre vous doute de ce que je viens de dire, qu'il le confesse sans honte, s'il a le souci de son âme, et il sera satisfait par le président. Mais s'il a cru à juste titre, que sa conversation se déroule avec confiance, comme s'il fuyait le grand feu de la condamnation, et entrait dans le bon royaume éternel de Dieu.
CHAPITRE XII: LES FONCTIONS DES DIACRES
"De plus, que les diacres de l'église, se déplaçant avec intelligence, soient comme les yeux de l'évêque, enquêtant soigneusement sur les agissements de chaque membre de l'église, déterminant qui est sur le point de pécher, afin que, étant arrêté avec admonestation par le président, il puisse heureusement ne pas accomplir le péché. Qu'ils contrôlent le désordre, qu'ils ne renoncent pas à se réunir pour entendre les discours, afin de pouvoir contrecarrer par la parole de la vérité les angoisses qui tombent sur le cœur de tous côtés, au moyen de pertes matérielles et de mauvaises communications ; car s'ils restent longtemps en jachère, ils deviennent un combustible pour le feu. Et qu'ils apprennent qui souffre de maladies corporelles, et qu'ils les portent à la connaissance de la multitude qui ne les connaît pas, afin qu'ils puissent leur rendre visite, et satisfaire leurs besoins selon le jugement du président. Et s'ils font cela à son insu, ils ne font rien de mal. Que les diacres s'occupent donc de ces choses et de celles qui leur ressemblent.
CHAPITRE XIII: LES DEVOIRS DES CATÉCHISTES
"Que les catéchistes instruisent, étant les premiers instruits ; car c'est un travail qui concerne l'âme des hommes. Car le maître de la parole doit s'adapter aux différents jugements des apprenants. Les catéchistes doivent donc être instruits, et irréprochables, de beaucoup d'expérience, et approuvés, comme vous le savez, comme l'est Clément, qui sera votre instructeur après moi. Car c'était trop pour moi d'entrer maintenant dans les détails. Cependant, si vous êtes d'accord, vous pourrez atteindre le havre de repos, où se trouve la paisible cité du grand Roi.
CHAPITRE XIV: LE VAISSEAU DE L'ÉGLISE
"Car toute l'affaire de l'Eglise est comme un grand navire, qui porte au travers d'une violente tempête des hommes qui sont de plusieurs lieux, et qui désirent habiter la ville du bon royaume. Que Dieu soit donc votre capitaine, et que le pilote soit semblable au Christ, le second à l'évêque, les marins aux diacres, les aspirants aux catéchistes, la multitude des frères aux passagers, le monde à la mer, les vents mauvais aux tentations, aux persécutions et aux dangers ; et toutes sortes d'afflictions aux vagues ; les vents de terre et leurs bourrasques aux discours des trompeurs et des faux prophètes ; les promontoires et les rochers escarpés aux juges en haut lieu menaçant de choses terribles ; les rencontres de deux mers, et les lieux sauvages, aux hommes déraisonnables et à ceux qui doutent des promesses de la vérité. Que les hypocrites soient considérés comme semblables aux pirates. De plus, considérez le puissant tourbillon, et le Charybde tartare, et les épaves meurtrières, et les échouages mortels, comme n'étant rien d'autre que des péchés. Afin que, naviguant avec un vent favorable, vous puissiez atteindre en toute sécurité le havre de la ville espérée, priez pour être entendu. Mais les prières deviennent audibles par les bonnes actions.
CHAPITRE XV: LES INCIDENTS DU VOYAGE
"Que les passagers restent donc tranquilles, assis à leur place, de peur que le désordre ne les fasse rouler ou caréner. Que les aspirants fassent attention au prix du billet. Que les diacres ne négligent rien de ce qui leur est confié ; que les presbytres, comme les marins, arrangent soigneusement ce qui est nécessaire pour chacun. Que l'évêque, en tant que second, médite seul les paroles du pilote. Que le Christ, même le Sauveur, soit aimé comme le pilote, et seul à croire aux choses dont il parle ; et que tous prient Dieu pour un voyage prospère. Que ceux qui naviguent s'attendent à toutes les tribulations, comme s'ils voyageaient sur une mer grande et agitée, le monde : parfois, en effet, découragés, persécutés, dispersés, affamés, assoiffés, nus, enfermés ; et, de nouveau, parfois unis, rassemblés, au repos ; mais aussi malades de la mer, étourdis, vomissant, c'est-à-dire confessant des péchés, comme la bile qui produit la maladie, - je veux dire les péchés qui proviennent de l'amertume, et les maux accumulés par des convoitises désordonnées, par la confession desquels, comme par le vomissement, vous êtes soulagés de votre maladie, atteignant la sécurité sanitaire par la prudence.
CHAPITRE XVI: LE TRAVAIL ET LA RÉCOMPENSE DE L'ÉVÊQUE
"Mais sachez tous que l'évêque travaille plus que vous tous ; car chacun de vous souffre de sa propre affliction, mais il est le sien et celui de chacun. C'est pourquoi, ô Clément, présidez comme une aide à chacun selon vos capacités, en faisant attention aux soucis de tous. C'est pourquoi je sais que, dans votre entreprise d'administration, je ne confère pas, mais je reçois, une faveur. Mais prends courage et supporte-la généreusement, car tu sais que Dieu te récompensera lorsque tu entreras dans le havre de repos, la plus grande des bénédictions, une récompense qui ne peut t'être enlevée, dans la mesure où tu as entrepris plus de travail pour la sécurité de tous. Ainsi, si beaucoup de frères vous haïssent à cause de votre haute justice, leur haine ne vous fera aucun mal, mais l'amour du Dieu juste vous sera grandement bénéfique. Efforcez-vous donc de vous débarrasser de la louange qui découle de l'injustice et d'obtenir la louange profitable qui vient du Christ à cause de la justice de l'administration".
CHAPITRE XVII: LES DEVOIRS DU PEUPLE
Ayant dit cela, et plus que cela, il regarda à nouveau la multitude et dit "Et vous aussi, mes frères et compagnons de service bien-aimés, soyez soumis au président de la vérité en toutes choses, sachant que celui qui le pleure n'a pas reçu le Christ, à la chaire duquel il a été confié ; et celui qui n'a pas reçu le Christ sera considéré comme ayant méprisé le Père ; c'est pourquoi il sera chassé du bon royaume. A cause de cela, efforcez-vous de venir à toutes les assemblées, de peur qu'en tant que déserteurs vous n'encouriez la charge du péché par le découragement de votre capitaine. C'est pourquoi, sachant cela, vous pensez tous avant tout aux choses qui le concernent, que le méchant, étant le plus hostile à cause de chacun de vous, fait la guerre à lui seul. Efforcez-vous donc de vivre dans l'affection envers lui, dans la bienveillance les uns envers les autres, et de lui obéir, afin qu'il soit consolé et que vous soyez sauvés tous les deux.
CHAPITRE XVIII: "COMME UN HOMME PAÏEN ET UN PUBLICAIN."
"Mais il y a aussi des choses que vous devez considérer, parce qu'il ne peut pas parler ouvertement à cause des complots. Par exemple : s'il est hostile à quelqu'un, n'attendez pas qu'il parle ; et ne participez pas avec cet homme, mais suivez prudemment la volonté de l'évêque, en étant ennemis de ceux à qui il est ennemi, et ne parlez pas avec ceux avec qui il ne converse pas, afin que chacun, désirant vous avoir tous comme amis, puisse se réconcilier avec lui et être sauvé, en écoutant son discours. Mais si quelqu'un reste ami de ceux à qui il est ennemi, et parle à ceux avec qui il ne converse pas, il est aussi lui-même de ceux qui voudraient gaspiller l'église. Car, étant avec vous en corps, mais non avec vous en jugement, il est contre vous ; et il est bien pire que les ennemis ouverts du dehors, puisqu'avec une amitié apparente il disperse ceux qui sont en lui".
CHAPITRE XIX: INSTALLATION DE CLEMENT
Ayant ainsi parlé, il m'imposa les mains en présence de tous, et me contraignit à m'asseoir sur sa propre chaise. Et quand je me suis assis, il m'a immédiatement dit "Je te supplie, en présence de tous les frères ici présents, que lorsque je quitterai cette vie, comme je dois le faire, tu envoies à Jacques, frère du Seigneur, un bref compte-rendu de tes raisonnements depuis ton enfance, et comment depuis le début jusqu'à maintenant tu as voyagé avec moi, en écoutant les discours que je prêche dans chaque ville, et en voyant mes actes. Et à la fin, tu ne manqueras pas de l'informer de la manière dont je suis mort, comme je l'ai déjà dit. Car cet événement ne l'affligera pas beaucoup, quand il saura que j'ai pieusement traversé ce qu'il m'a été donné de souffrir. Et il aura le plus grand réconfort quand il apprendra que ce n'est pas à un homme sans instruction, ou ignorant les paroles qui donnent la vie, ou ne connaissant pas la règle de l'Église, qu'on confiera la chaire du maître après moi. Car le discours d'un trompeur détruit les âmes des multitudes qui l'entendent".
CHAPITRE XX: L'OBÉISSANCE DE CLEMENT
D'où moi, mon seigneur Jacques, ayant promis comme on me l'a ordonné, je n'ai pas manqué d'écrire en livres par chapitres la plus grande partie de ses discours dans chaque ville, qui vous ont déjà été écrits, et envoyés par lui-même, comme pour un gage ; et ainsi je vous les ai expédiés, en les inscrivant "L'Epitomé de Clément des Sermons populaires de Pierre". Mais je vais commencer à les exposer, comme on me l'a ordonné.